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Parce que les enjeux de la transition énergétique ne s’arrêtent pas aux frontières métropolitaines, Soren œuvre aussi au développement d’une filière photovoltaïque circulaire sur les territoires d’outre-mer. Facilitateurs et opérateurs locaux sont mis à l’honneur dans cette série d’interviews “La collecte en Outre-Mer”.
Rencontre avec ceux qui travaillent au quotidien pour faire de la filière de traitement des panneaux solaires photovoltaïques un exemple à haute valeur ajoutée environnementale, économique et sociale.
Organisation de la collecte locale, représentation de Soren, enjeux de la filière solaire … Christelle Diochot-Despois, facilitatrice d’éco-organismes chez C2D CONSULTING, nous éclaire sur l’organisation de la filière de recyclage des panneaux solaires photovoltaïques en Guadeloupe. Elle y représente Soren depuis plusieurs années.
Quelles sont vos missions en tant que représentante de Soren en Guadeloupe ?
Christelle Diochot-Despois : En tant que représentante de Soren en Guadeloupe, nous avons des missions très variées auprès des différents acteurs de la filière solaire présents sur le territoire (Grande-terre Basse-terre et Saint Martin).
Nous intervenons auprès des distributeurs [n.d.l.r les vendeurs de panneaux solaires photovoltaïques en Guadeloupe] : nous mettons à jour la base de données des distributeurs existants et nous organisons des rencontres régulières.
Nous sommes également en lien étroit avec les opérateurs [n.d.l.r les personnes en charge de la collecte] afin de s’assurer que le cahier des charges de Soren est bien respecté.
Nous avons aussi un rôle de représentation auprès des institutions comme l’ADEME par exemple. Enfin, nous réalisons une veille économique et technique pour analyser le marché et se faire connaître auprès des promoteurs (bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers…) et nous réalisons des actions de sensibilisation auprès de la branche professionnelle, notamment avec la CCI de Guadeloupe.
Aujourd’hui, qui sont les détenteurs de panneaux solaires qui font appel à vous pour la collecte ?
C.D : Aujourd’hui, nous intervenons quasi-exclusivement auprès des professionnels car la filière photovoltaïque est relativement récente en Guadeloupe et peu de particuliers en possèdent. Nous sommes surtout en contact avec des détenteurs professionnels : des promoteurs, des bailleurs sociaux…Nous intervenons auprès des distributeurs [n.d.l.r les vendeurs de panneaux solaires photovoltaïques en Guadeloupe] : nous mettons à jour la base de données des distributeurs existants et nous organisons des rencontres régulières.
Comment se déroule la collecte locale ?
C.D : La collecte locale diffère suivant le nombre de panneaux collectés.
Les particuliers qui souhaitent faire recycler leurs panneaux ont simplement à les déposer dans des points d’apport volontaire. Pour l’instant, il y en a deux situés en Grande-terre.
Concernant les professionnels, ils prennent contact avec nous et nous analysons leur demande. Nous portons notre attention sur le nombre et la qualité des panneaux afin de les guider vers le bon dispositif.Par exemple, s’il y a des panneaux cassés, nous leur demandons de les mettre de côté.
Avant une opération d’enlèvement, nous vérifions toujours avec Soren qu’il n’y a pas de problème technique. Si tout est correct, nous faisons le lien avec l’opérateur et l’aidons à gérer la programmation afin qu’il intervienne rapidement dans l’intérêt du détenteur. Nous maintenons la relation avec le promoteur pour s’assurer qu’il a bien compris la mise en place à réaliser en amont de la venue de l’opérateur.
S’il s’agit d’une première opération avec le professionnel, nous nous déplaçons pour l’accompagner et le rassurer durant l’opération.
Notre opérateur utilise majoritairement des camions hayon pour la collecte… mais il peut nous arriver d’utiliser le bateau lorsque les panneaux arrivent de Marie Galante.
Combien de personnes travaillent dans la filière solaire en Guadeloupe ?
C.D : Une petite centaine de personnes travaillent aujourd’hui pour la filière solaire en Guadeloupe en comptant l’ensemble des acteurs (installateurs, opérateurs…)
Une fois collectés, que deviennent les panneaux solaires photovoltaïques ?
C.D : Tous les panneaux photovoltaïques collectés sont stockés par l’opérateur puis envoyés par conteneur en France métropolitaine, ce qui nous permet de contribuer à la filière solaire en Métropole. Aujourd’hui, nous n’avons pas le volume nécessaire pour avoir un centre de traitement en Guadeloupe mais cela évoluera peut-être ! En 2021, nous en avons tout de même envoyé 692 tonnes … c’est un très bon chiffre qui nous place en tête des départements d’outre-mer !
Selon vous, quels sont les enjeux et contraintes spécifiques de votre territoire en matière de collecte ?
C.D : La première des contraintes provient du fait que nous sommes un archipel, ce qui complique l’organisation de la collecte.
Concernant les enjeux, nous savons que le volume de collecte va fortement augmenter dans les prochaines années.
Nous voyons de plus en plus de fermes solaires s’installer depuis quelques années. Il y a également une nouvelle loi qui oblige tous les parkings extérieurs de plus de 80 places à installer des panneaux solaires sur au moins la moitié de leur surface [n.d.l.r loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables]. Ces évolutions vont impliquer une forte augmentation du volume de collecte dans les années à venir. Il va falloir s’organiser pour cela… Peut-être qu’une unité de traitement verra bientôt le jour ! En tout cas, si la filière est jeune, elle met en place des solutions adaptées et évolue petit à petit.
Plus globalement, quels sont les enjeux majeurs de la filière photovoltaïque en Guadeloupe ?
C.D : L’enjeu majeur est de sortir de l’énergie fossile. Nous sommes dans un département très ensoleillé donc l’énergie solaire est d’autant plus intéressante pour nous ! C’est une solution à la fois écologique et économique.
Il y a aussi un enjeu de sensibilisation massive à l’énergie solaire, qu’il s’agisse de l’utilisation des panneaux solaires photovoltaïques ou de leur recyclage. La population a notamment une réelle méconnaissance du traitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie, la majorité pense qu’ils sont enfouis dans le sol ou ou même qu’ils sont abandonnés.