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Parce que les enjeux de la transition énergétique ne s’arrêtent pas aux frontières métropolitaines, Soren œuvre aussi au développement d’une filière photovoltaïque circulaire sur les territoires d’outre-mer. Facilitateurs et opérateurs locaux sont mis à l’honneur dans cette série d’interviews “La collecte en Outre-Mer”.
Rencontre avec ceux qui travaillent au quotidien pour faire de la filière de traitement des panneaux solaires photovoltaïques un exemple à haute valeur ajoutée environnementale, économique et sociale.
Organisation de la collecte locale, représentation de Soren, enjeux de la filière solaire … Francis Vigné, facilitateur d’éco-organismes et gérant du bureau d’étude d’ACORPE, nous éclaire sur l’organisation de la filière de recyclage des panneaux solaires photovoltaïques en Guyane. Il y représente Soren depuis plusieurs années.
Quelles sont vos missions en tant que représentant de Soren en Guyane ?
Francis Vigné : Mon rôle est de représenter Soren et de m’assurer que la filière fonctionne bien sur le territoire. Je m’occupe notamment de l’organisation de la récupération des panneaux solaires photovoltaïques sur le territoire.
Comment se déroule la collecte locale des panneaux photovoltaïques ?
F.V : Une des étapes préalables avant de réaliser la collecte est de faire connaître Soren auprès des acteurs locaux.
Au niveau opérationnel, dans la majorité des situations, le détenteur de panneaux photovoltaïques nous contacte directement pour que nous collections ses panneaux usagés. Je m’occupe alors de l’accompagner et de le mettre en lien avec un prestataire logistique qui va venir directement chez lui pour récupérer les panneaux.
Quels sont les principales contraintes que vous rencontrez dans la collecte locale ?
F.V : Les distances entre les lieux de collecte sont une véritable contrainte. Il n’y a qu’un seul prestataire logistique et nous n’avons pas de distributeur sur le territoire. Cela limite forcément le nombre de prises en charge que nous pouvons faire sachant qu’entre deux lieux de collecte, il peut y avoir une distance de 200 km. Pour pallier ce problème, nous essayons de nous rapprocher des collectivités pour faire en sorte que les déchèteries puissent récupérer également des panneaux usagés. Elles deviendraient des points de collecte plus accessibles pour nous.
Il y a aussi des zones très difficiles en termes d’accessibilité qui compliquent la collecte. Enfin, le climat de la Guyane, avec une saison des pluies qui dure presque six mois, est aussi un paramètre important à prendre en compte..
Quels sont les modes de transport utilisés pour la collecte ?
F.V : En Guyane, nous avons une particularité car nous avons deux types de transport. Nous utilisons des camions lorsque les lieux sont accessibles par voie routière. Mais certains lieux ne sont accessibles que par voie fluviale … nous utilisons alors des pirogues ! Si cela peut paraître surprenant, ici, en Guyane nous avons l’habitude d’utiliser ce mode de transport. Nous transportons même des camions sur nos pirogues.
Plus globalement, quels sont les enjeux de la filière photovoltaïque en Guyane ?
F.V : Le premier est de sensibiliser les entreprises et les particuliers. Je pense qu’il faut avant tout mieux faire connaître la filière sur le territoire.
Concernant les particuliers, il est primordial de faciliter leur prise en charge afin que l’on soit plus réactif et que les points d’apport volontaire soient plus accessibles pour eux.
Un autre des enjeux est le traitement des panneaux solaires usagés. Nous avons beaucoup de panneaux solaires au sein de notre territoire. La Guyane a même été précurseuse en matière de fermes solaires par exemple, puisque c’est sur notre territoire que les premières fermes solaires au monde ont été installées !
Mais le traitement de ces panneaux a un réel coût lorsque l’on additionne la récupération des panneaux et leur envoi vers la Métropole française. Aussi, je pense que redonner une seconde vie à ces panneaux sur notre territoire pourrait être bénéfique pour la Guyane en permettant de réutiliser les matières localement et de créer des emplois. Par exemple, il serait intéressant de mettre en place un centre qui puisse réparer les panneaux photovoltaïques afin qu’ils puissent être réutilisés sans partir à la Métropole.
Menez-vous des actions de sensibilisation sur votre territoire ?
F.V : Nous avons commencé ce travail de sensibilisation en 2019.
Au niveau des entreprises, les collaborateurs comprennent petit à petit l’importance du recyclage des panneaux photovoltaïques pour une meilleure valorisation des matières premières. De plus, ils prennent conscience que la présence de Soren sur le territoire leur permet de réduire leurs coûts puisque la collecte est gratuite.
Au niveau des particuliers, nous faisons de la sensibilisation multi-filières [n.d.l.r les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP)] afin de les informer sur l’organisation des différentes filières présentes en Guyane. L’objectif est que les particuliers puissent identifier les points d’apport volontaire pour qu’ils déposent directement leurs panneaux chez le prestataire.